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La e-cigarette : une fausse bonne idée ?
Un accessoire de plus en plus « tendance »
On estime à un demi-million le nombre d’adeptes de la cigarette électronique en France, d’après les chiffres fournis par les fabricants. L’ampleur du phénomène reste toutefois difficile à évaluer, car une bonne partie des ventes se fait sur internet et auprès de fournisseurs étrangers.
Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, la e-cigarette s’est imposée comme une alternative à la cigarette classique dont elle reproduit l’apparence, mais en émettant une vapeur inoffensive pour l’entourage.
La cigarette électronique reproduit la forme et les sensations d’une cigarette classique. On trouve à l’intérieur de cette petite prouesse de miniaturisation : une batterie, un microprocesseur, un pulvérisateur et une cartouche destinée à être vaporisée et comprenant un liquide pouvant contenir de la nicotine ou des substances aromatiques à base d’additifs alimentaires ou d’arômes artificiels. A chaque bouffée, le liquide mélangé à l’air inspiré est diffusé sous forme de vapeur, qui reproduit la fumée d’une cigarette, et est inhalée par l’utilisateur.
L’OMS n’a jamais cautionné les cigarettes électroniques
Les entreprises commercialisant des cigarettes électroniques décrivent généralement celles-ci comme un moyen d’aider les fumeurs à se débarrasser de leur dépendance à l’égard du tabac. Certaines ont même été jusqu’à laisser entendre que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considérait cette technique comme aussi légitime que les substituts nicotiniques (gommes à mâcher, les pastilles et les timbres à la nicotine).
Une caution que pourtant aucun responsable de l’OMS n’a jamais accordée à la cigarette électronique 1. « L’OMS ne dispose pas de preuves scientifiques permettant de confirmer l’innocuité et l’efficacité du produit. Les entreprises qui le commercialisent devraient immédiatement retirer de leurs sites Web et autres matériels d’information toute indication laissant supposer que l’OMS considère ces cigarettes comme un moyen efficace et sûr de sevrage tabagique (…) La cigarette électronique n’a pas fait ses preuves en tant que thérapie de remplacement de la nicotine » déclare ainsi le Dr. Ala Alwan, Sous-directeur général chargé du Groupe Maladies non transmissibles et Santé mentale à l’OMS.
Cigarette électronique : la France plus prudente encore
En France, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et la Direction Générale de la Santé (DGS) 2 ont fait une première analyse des risques potentiels en juillet 2008. Constatations : les cigarettes électroniques peuvent contenir des substances chimiques, telles que du propylène glycol, un solvant au pouvoir irritant, ou des dérivés terpéniques, qui pourraient avoir une incidence en cas d’antécédents d’épilepsie.
Leur conclusion diffère ainsi peu de celle de l’OMS : « Dans l’attente de données complémentaires, et alors qu’à ce jour aucun produit de ce type ne dispose d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ou d’un marquage CE, l’Afssaps et le Direction Générale de la Santé (DGS) recommandent la plus grande prudence aux utilisateurs de cigarettes électroniques ». Ils ont en particulier prévenu que l’usage de ces cigarettes électroniques est à éviter chez les femmes qui allaitent en raison de la toxicité de certaines substances et de l’absence de données relatives à leur passage dans le lait maternel.
La Ministre de la santé Marisol Touraine a demandé une enquête à l’Office français de prévention du tabagisme sur ces produits. Le rapport a été rendu en mai 2013 et le groupe d’experts a donné son feu vert mardi à la cigarette électronique mais en assortissant son usage, par mesure de précaution, de toute une série de garde-fous, visant notamment à éviter qu’elle ne devienne une porte d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes.
Source : http://www.doctissimo.fr/html/