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Les régulateurs de vitesse altèrent la vigilance des automobilistes

Les régulateurs et limiteurs de vitesse peuvent entraîner une hypovigilance au volant et une moindre maîtrise du véhicule, selon une étude de l’université de Strasbourg.


Réalisée par le Centre d’investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l’université de Strasbourg, cette étude « révèle une détérioration des capacités attentionnelles, et donc de réaction face au danger » des sujets conduisant une voiture équipée d’un régulateur ou d’un limiteur de vitesse.


Ces équipements incitent « les conducteurs à rester plus longuement sur la voie de dépassement et à se rabattre moins fréquemment sur la voie de droite », tandis que « les distances de sécurité (…) diminuent en moyenne de 5 % avant le déboîtement, et de 10 % (environ 4 mètres) au moment du rabattement », selon le texte.


De plus, l’étude montre « une maîtrise plus aléatoire de la trajectoire rectiligne du véhicule en cas d’utilisation du régulateur ou du limiteur », car le conducteur « réaligne moins souvent la position de son véhicule (- 25 %) », ce qui augmente « l’amplitude des ajustements latéraux ». Le phénomène s’accroît avec l’augmentation de la durée du trajet.

 

 

DÉSACTIVER LE RÉGULATEUR

 

 

Enfin, « la capacité de réaction, notamment en situation d’urgence, est également sensiblement amoindrie ». Le temps de réaction à un événement quelconque (ralentissement, accident), est allongé en moyenne d’une seconde, soit 40 mètres supplémentaires parcourus à 130 km/h avant de freiner.


Des électroencéphalogrammes ont montré la baisse de vigilance des conducteurs-cobayes. La fréquence des épisodes de somnolence augmente avec un régulateur de 25 % à partir d’une heure de conduite.

 

L’étude conseille de « désactiver le régulateur lorsque le trafic est dense, ou à l’approche de zones spécifiquement signalées, telles que les zones de travaux ou les péages. Une vigilance accrue s’impose également lors des longs trajets : l’utilisation prolongée de ces outils nécessite d’augmenter la fréquence des pauses, de façon à permettre au conducteur de multiplier les périodes de récupération de son niveau d’éveil ».